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Sept étapes simples pour que les musées libèrent les plantations qui les ont financés

CATPC on one of the plantations that funded the Stedelijk Museum, 2024 (6’32”).

Développée par le Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise (CATPC) et Human Activities, la boîte à outils Seven Easy Steps for Museums to Liberate the Plantations that Funded Them (« Sept étapes simples pour que les musées libèrent les plantations qui les ont financés ») s’appuie sur les perspectives des communautés de travailleurs des plantations et des institutions artistiques occidentales pour aider les musées à repenser leurs origines, leurs responsabilités et leur avenir. La première présentation fut le 10 novembre 2025 au Wereldmuseum Amsterdam par les membres du CATPC Matthieu Kasiama, Mbuku Kimpala et Ced’art Tamasala lors d’un discours de clôture au séminaire HERE: Heritage Reflections, destiné aux professionnels des musées et consacré à la restitution.

Une version courte au format A4 peut être téléchargée ici (en anglais). La version complète de la boîte à outils est disponible en anglais sur : whitecube.online/home/learn/.

Les profits extraits du travail des communautés de plantation ont joué un rôle déterminant dans le financement du Ludwig Museum, du Stedelijk Museum Amsterdam, de la Tate Britain, du Van Abbemuseum et de nombreux autres musées. Pourtant, les programmes visant à « décoloniser » les musées ou à restituer des objets spoliés ont eu très peu d’impact sur les communautés dont l’investissement involontaire a financé et, dans certains cas, continue de financer ces institutions. Les initiatives actuelles de « décolonisation », de restitution et de réparation profitent principalement aux institutions elles-mêmes. En conséquence, les musées continuent de bénéficier de systèmes d’extraction, tandis que les communautés de plantation restent exclues des institutions que leur travail a contribué à créer.

Créer un précédent
Cette boîte à outils est le résultat de onze années d’engagement direct du CATPC auprès de plusieurs musées construits grâce à la richesse issue des plantations, ainsi qu’auprès des communautés vivant et travaillant encore sur les plantations concernées. Elle fait suite à l’exposition personnelle du CATPC Two Sides of the Same Coin, récemment présentée au Van Abbemuseum (Pays-Bas), un musée financé à l’origine par des plantations de tabac en Indonésie. Il s’agissait de la première exposition personnelle d’une communauté de travailleurs de plantation dans un musée d’art contemporain en Europe. La boîte à outils a également été nourrie par l’intervention de Ced’art Tamasala, membre du CATPC, en collaboration avec Renzo Martens lors de la conférence annuelle « Bathtub Lecture » au Stedelijk Museum Amsterdam, une institution elle aussi financée à l’origine par des plantations en Indonésie.

Après leur invitation au Van Abbemuseum, les membres du CATPC, Mbuku Kimpala, Ced’art Tamasala et Matthieu Kasiama, se sont rendus sur les plantations qui ont contribué à la construction de ce musée afin de demander l’autorisation aux communautés qui y vivent et y travaillent encore d’exposer dans ce musée. Ils ont ensuite défini des pistes concrètes permettant aux musées de contribuer à la libération des plantations.